mardi 10 octobre 2017

Été 1957 - Une saison en France.

Petit intermède français : Talence  - Arcachon - La Ciotat - Marseille - Meudon.

A peu près tous les deux ans, nous partions en vacances en France, principalement à Arcachon.

J'ai 5 ans et demi. Nous débarquons du bateau à Bordeaux pour rejoindre ma grand-mère dans sa maison de Talence. C'est là que je l'ai vue pour la dernière fois.

La dernière et la première fois aussi, dans un sens. Je l'avais bien côtoyée pendant plusieurs mois en 53/54. Mais comme c'était à un âge couvert par l'amnésie infantile, je ne m'en souvenais pas. Pas plus que je ne m'en souviens aujourd'hui. Une inconnue connue, en somme. Je ne savais pas.

Je ne savais pas non plus qu'elle était déjà malade depuis plusieurs années.
Je ne savais rien de rien.

De ces  quelques jours à Talence, avant de partir pour Arcachon avec toute la famille, y compris nos deux grand-mères, je me rappelle un boîte circulaire en bois contenant des crayons de couleur, la salle à manger donnant sur la rue et l'image peinte au fond de mon assiette à soupe dont la perspective de la redécouvrir à chaque dîner me motivait un peu pour manger plus vite.

Ce fut ensuite Arcachon, d'abord dans une villa située à proximité de la plage et, dans un deuxième temps, à la Villa "Bonheur". De cette location, je garde surtout le souvenir de mon père passant une grande partie de son temps à peindre des tableaux représentant des nus ou des vases avec des fleurs.

La première location de l'été 1957. De g. à d. :  moi (touché par une langue de feu divine comme les apôtres à la Pentecôte), ma sœur, ma grand-mère maternelle, ma grand-mère paternelle, mon père. Ma mère était probablement derrière l'appareil.
Pour la photo suivante, je ne sais pas si elle a été prise à Arcachon. Je dirais plutôt La Ciotat, à cause du promontoire sur la gauche.




La Ciotat, à l'hôtel.


Mon père, moi (quelques jours après le renouvellement du pansement), ma sœur, ma grand-mère paternelle. Mon autre grand-mère, probablement  trop malade, n'était pas venue. Mes parents non plus mais il nous ont rejoints à la fin du séjour.


On distingue (difficilement), de gauche à droite : ma grand-mère de Meudon, son frère René Villemain,
ma sœur, Alice Villemain (née Roche) épouse de René, moi et ma mère. Mon père prenait la photo.

Après La Ciotat, nous sommes allés à Marseille, chez l'oncle (de mon père) René et la tante Alice.
Ils habitaient un appartement situé dans le centre. Leur fille, Monique, habitait de l'autre côté du boulevard.  Ensuite, nous nous sommes retrouvés à Meudon, dans la banlieue parisienne, chez ma grand-mère paternelle, comme en témoigne la photo ci-dessous.

Ma sœur et moi sur la Tour Eiffel. Derniers jours de vacances à Meudon
avant le retour vers Abidjan (septembre 1957).

Au retour, nous avons investi un nouveau logement. Ce n'était plus la maison de Cocody mais un appartement situé avenue Chardy, au Plateau.

C'est là qu'un an plus tard, ma mère, de retour de Bordeaux, nous a a annoncé la décès de sa mère, notre "grand-mère de Talence", le 24 septembre 1958. Ce fut ma première rencontre avec l'idée de la mort. C'est probablement à la suite de cette annonce que, quelques temps plus tard, sur le chemin de la piscine de l'Aquarium, j'ai eu ce "flash" dans la voiture, juste en passant devant la caserne des pompiers située en haut de la descente, cette conscience que, moi aussi, je mourrais inévitablement un jour ou l'autre.
La descente qui menait à la piscine.de l'Aquarium, à Abidjan.