samedi 21 janvier 2012

Les orchestres féminins dans les années 30 et 40.

De l'époque autour de la guerre, celle du "swing", on ne retient généralement que le Big Band de Jacques Hélian, composé exclusivement d'hommes;  et les Collégiens de Ray Ventura...

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1938
...qui ne recrutait guère de "collégiennes" autrement que comme chanteuses.

Pourtant, à la même époque existaient plusieurs orchestres composés exclusivement de femmes; que le web n'évoque pratiquement pas. Il est donc temps de réparer cette  injustice grâce au peu que je sais, tout en remerciant mon "héroïne" d'avoir gardé quelques photos et transmis quelques souvenirs.
Ces orchestres travaillaient principalement dans les cafés, les restaurants ou les brasseries, interprétant les airs à la mode à l'époque.

Adrienne fit partie de plusieurs de ces formations. Dans sa région d'abord, à Bordeaux, puis à Paris où elle s'installa plus tard. Ces musiciennes étaient souvent polyinstrumentistes..

1937 - Café de Bordeaux. Adrienne à l'accordéon.

Le sax, comme ici, jouait aussi du violon, en fonction des morceaux. Quant à Adrienne, elle se partageait entre le piano, l'accordéon et les percussions. (une génération plus tard, j'ai, à mon tour, perpétué cette tradition familiale de polyvalence -- "bon à tout, bon à rien", comme j'ai entendu dire; mais ce n'était certainement pas le cas de ma mère, au moins pour le piano).

.Lieu et année inconnus - Adrienne à la batterie.

Restaurant "Le Palais d'Orsay" 1944 - Batterie

A l'époque de cette photo, Adrienne habitait probablement rue Elysées-des-Beaux-Arts (aujourd'hui rue André-Antoine), à deux pas du Métro Abesses. Pratique, pour aller jouer, le soir.

Elle avait épousé Robert Alexis Jean Bossy*, un collègue clarinettiste, en 1933. Il n'est pas certain qu'il l'ait suivie à Paris car, d'après ce que je sais, il ne cohabitaient pas beaucoup. Ce qui est sûr, c'est que le divorce fut prononcé le 4 juin 1945.
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* Vers 1954, Robert Bossy devint le locataire de ma mère dans notre maison de famille de Talence, preuve qu'ils s'étaient quittés en relativement bons termes. C'est ainsi que j'eus le plaisir d'avoir ses fils d'un deuxième mariage comme compagnons de jeux. Je salue au passage "Dany" et "Jean-Mi".

jeudi 19 janvier 2012

Adrienne, dix-huit ans, élève pianiste.

Avant toute chose, donnons une couleur sonore à cet article.
Pour cela veuillez cliquer sur le bouton de lecture.
(Cliquez sur les photos pour les voir en plus grand).



Couleur bien adaptée à son sujet puisque Chopin était le compositeur favori de ma mère. Cette fantaisie impromptu, sous les doigts de maman, tient une place prépondérante dans la "bande originale" de mon enfance.

Comment devient-on musicienne ?
Voici, en substance, ce qu'elle en disait.
"Je travaillais mon piano huit heures par jour. L'hiver, les pièces étaient mal chauffées et je devais enfiler des mitaines pour débuter chaque séance de travail"

Rappel : cliquer sur les photos pour les agrandir.

1920 - 9 ans - Conservatoire de Bordeaux - Classe de Solfège

Des mitaines, oui, parce que, des gants, ça ne le "fait pas" pour jouer d'un instrument. (Coluche excepté, naturellement).
Je sais maintenant pourquoi, quelle que fût ma motivation, je ne suis pas devenu instrumentiste...ou si peu.

Enfin, j'imagine que "huit heures", c'était à la fin, une fois qu'elle a eu arrêté l'école. A cette époque-ci, probablement ==>

1929 - 18 ans - Conservatoire de Bordeaux - Classe de piano



Deuxième prix de piano en 1932 à Melle Ibos Adrienne (le premier, l'année suivante).

Mais le véritable aboutissement de ces efforts, ce n'est pas le diplôme,  c'est....ben....de jouer, jouer et encore jouer, notamment dans des orchestres féminins mais ça, c'est une autre histoire pour un autre article.



lundi 9 janvier 2012

Avenue Chardy 1957-1959

Nous avons vécu ici, à l'angle de l'avenue Chardy et de la rue Lecœur, au-dessus du Pam Pam, pour ceux qui connaissent..
Vue du sud....

Vue du nord...

J'ai essayé de reconstituer l'immeuble et l'appartement sous Sketchup8.


Et, tout d'abord, deux photos prises à cette époque.

Living - à gauche : table de la salle à manger
à droite : le piano....et moi
au fond : porte de la chambre des enfants
Prise du salon - au fond la table de la salle à manger
Sur le buffet, un ventilateur, accessoire indispensable.



On est partis pour une petite visite dans l'espace et dans le temps. Source : des photos pour le côté factuel et, pour la dimension plus subjective, beaucoup de souvenirs et un chouïa d'imagination pour suppléer à ceux qui manquent. Le tout filmé à hauteur de mes yeux d'enfant. . 





Parmi les détails "authentiques", l'album de Tintin sur la table basse que je lisais à cet endroit précis. Autre détail authentique : l'ouverture de Guillaume Tell jouée par le "meuble Grundig" à la fin : il doit être quelque chose comme six heures du soir et c'est l'heure des infos sur Radio-Abidjan.
Radfio-Abidjan, c'est la voix de mon père, Raymond Magniez, l'un des "héros" de ce blog. Il faudra donc fatalement y revenir.



Et voici l'original, à peu près à la même époque (on aperçoit, au fond,  l'Hôtel de Ville, qui a été construit en 56).

Avenue Chardy -- Notre appartement est au bout de la flèche rouge.
En arrière plan à gauche, l'hôtel de ville
Au bout de l'avenue, l'hôtel du Parc.



Le piano, dans le living, était l'instrument de travail de ma mère, Adrienne Ibos. A cette époque, elle enseignait le piano à l'Ecole de Musique d'Abidjan.


Notes : Guillaume Tell mis à part, la bande son est constituée de choses que nous entendions à cette époque.
Hello, le Soleil Brille - Annie Cordy / Mustapha, l'histoire du gars qui adore sa chérie autant que la sauce tomate (si, si)  / Scoubidous - Sacha Distel / Si tu vas à Rio - Dario Moreno / Vacilon -- un cha cha qui faisait fureur à Abidjan quand j'avais 7 ans.

Moyens techniques : Google Sketchup8, CamStudio, Windows Movie Maker.


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